Plantes et animaux de compagnie : éviter les mauvaises associations
Vous aimez les plantes mais vous adorez également votre animal de compagnie ? C’est le cruel dilemme dans lequel sont plongés de nombreux propriétaires avec leurs compagnons préférés. Oedèmes, infections du rein ou du foie: les dangers sont parfois réels et graves pour les animaux. L’instinct ne fait pas tout et il faut parfois les protéger d’eux-mêmes, par exemple d’une mauvaise habitude de manger certaines plantes ou simplement de les déterrer pour s’amuser. Pas de panique, néanmoins ! Toutes les plantes et fleurs sont loin d’être toxiques pour la santé des animaux, les plus dangereuses sont rares. Décryptage pour éviter les mauvaises interactions.
Les plantes toxiques pour les chiens
Les végétaux ont des effets extrêmement différents sur nos amis à poils: certains sont parfaitement inoffensifs, c’est d’ailleurs la majorité, mais d’autres ont un degré de toxicité qui peut aller de la maladie jusqu’à la mort de l’animal. Les troubles causés se manifestent d’ailleurs sous des formes très variables : difficultés respiratoires, troubles nerveux ou gastriques. Il est crucial que le maître de l’animal soit vigilant et ne néglige pas les symptômes indiquant que le chien a sans doute ingéré une plante déconseillée ou interdite.
Les plantes les plus dangereuses sont incontestablement le laurier-rose et le laurier-cerise mais aussi l’if et ses redoutables alcaloïdes. Ces plantes sont très fortement toxiques et la progression de la maladie qu’elles suscitent rend très difficile leur traitement, quand celui-ci existe. Elles sont donc à éloigner ou surveiller avec la plus grande attention. A noter cependant que le niveau de toxicité est variable selon la variété mais aussi selon la partie et la quantité de plante avalée. S’agissant de l’if, une quantité minime est immédiatement dangereuse, quand d’autres végétaux ne deviennent mortels qu’à dose plus importante.
Il existe aussi un grand nombre de plantes moins dangereuses mais susceptibles de porter atteinte à la bonne santé de votre animal préféré. La sève et les racines de cyclamen ou de rhododendron peuvent créer des troubles cardiaques et de la paralysie, en plus d’irriter certaines muqueuses. Le lys est connu pour son effet dangereux sur les reins des canidés. En intérieur, les azalées et les ficus sont parfois facteurs de gastro-entérites et de difficultés digestives. La liste compte environ une cinquantaine de plantes dont les effets vont des plus bénins aux plus tragiques. Si vous possédez ce type de plante et que votre animal de compagnie montre certains symptômes, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire.
Les plantes dangereuses pour les chats
Ingérer des feuilles ou des fruits n’est pas le seul cas dans lequel nos amies les bêtes peuvent s’intoxiquer. Elles peuvent aussi être en contact, voire consommer l’eau des vases. Les chiens ne sont pas les seuls animaux susceptibles d’être intoxiqués par certains végétaux: les chats sont également touchés.
Des plantes comme le crocus ou le true lily sont très toxiques et occasionnent des convulsions ainsi que la mort des félins. Des plantes sont aussi communes aux chiens et aux chats pour leur dangerosité, comme l’if et le muguet, les liliacées de manière générale. Et comme pour les chiens, il est important de distinguer les plantes létales et les plantes simplement nocives. Ainsi, si les jonquilles, tulipes, narcissus sont impropres à la consommation et peuvent provoquer des troubles cardiaques ou respiratoires, ils occasionnent rarement le décès de l’animal.
Parmi les plantes sûres qui peuvent superbement décorer un intérieur en restant parfaitement inoffensives pour un animal domestique, il faut citer les roses, les violettes africaines, les bambous ou les calatheas.
Enfin, il faut évidemment mentionner les apports indispensables de l’herbe à chat. L’herbe à chat est un mélange de graminées (blé, seigle, orge…) ou de souchets destiné à favoriser la digestion de votre animal et à combler ses besoins nutritionnels, notamment en végétaux. C’est évidemment un excellent moyen d’éviter qu’il choisisse de s’attaquer aux plantes de la maison. Par ailleurs, nul besoin d’avoir la main verte pour les cultiver, ce sont des végétaux très propices y compris aux appartements et aux terrasses. L’herbe-à-chat peut être avantageusement complétée par l’herbe-aux-chats (au Québec, ces deux noms recouvrant des choses différentes sont synonymes). L’herbe-aux-chats est une catégorie de végétaux aux vertus euphorisantes pour les chats. On peut par exemple citer, dans ce groupe de plantes, le matatabi japonais.
Conseils et réflexes utiles pour protéger votre animal domestique
Les dangers sont nombreux pour nos compagnons à quatre pattes mais chaque propriétaire le sait : impossible de vivre dans l’inquiétude ou de les surveiller en permanence. L’essentiel est donc de prendre quelques dispositions pour assurer votre tranquillité d’esprit et leur sécurité maximale. Les conseils ci-dessous peuvent vous y aider.
La prévention est cruciale: avec un peu d’attention, vous pouvez éviter les désagréments aux animaux mais aussi aux jeunes enfants de la maison. D’abord, lorsque votre animal est jeune, ne le laissez pas machouiller vos végétaux, même pour s’amuser, et même s’il est très mignon en le faisant ou si sa gourmandise le pousse à en manger les fruits. Cela lui évitera de prendre cette dangereuse habitude. Ensuite, essayez de placer les plantes de la maison hors de portée. Si vous le pouvez, il est conseillé, lorsque vous installez une nouvelle plante, de conserver son descriptif au cas où vous auriez à indiquer au vétérinaire quelle variété a été ingérée.
Lorsqu’il est trop tard et que vous surprenez votre animal de compagnie en train de mordiller une fleur, un fruit ou une plante, la chose la plus importante est de réagir rapidement mais en gardant son calme. Le stress peut effrayer l’animal, le faire fuir ou le rendre agressif, ce qui rendra toute action plus difficile. Récupérez ce qu’il tient dans sa gueule doucement, puis examinez-le d’un bref coup d’oeil pour déceler les éventuels gonflements, oedèmes, irritations ou saignements. Si aucun effet ne s’est encore manifesté, lavez la zone de contact abondamment à l’eau claire. A l’inverse si des symptômes sont apparus, ne laissez pas votre animal dans une situation de souffrance qui peut s’aggraver et conduisez le au plus tôt chez son vétérinaire.