- Lille, le végétal comme art de vivre
- Bordeaux, des vignobles à la biodiversité
- Lyon, Capitale des roses
- Montpellier : il y a le vert, le soleil et la mer
- Strasbourg : la fierté du patrimoine naturel
- Marseille, une ville avec vue
- Toulouse, la cité des violettes
- Nantes, l’autre pays du muguet
- Paris, des jardins de prestige
- Nice, ville verte de Méditerranée
Le retour des beaux jours annonce également celui des sorties entre amis et des week-ends en famille. De la virée en amoureux au cadeau surprise pour une Fête des mères ou un anniversaire, nul besoin de franchir nos frontières. A chaque coin de l’Hexagone, les dix principales villes de France nous invitent à prendre l’air grâce à un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle.
Lille, le végétal comme art de vivre
A Lille, on ne plaisante pas avec le végétal. Dès la moitié du XIXe siècle, la ville concentrait déjà sa politique sur l’environnement et la création d’espaces verts. Elle a accueilli plus récemment le Forum mondial de l’économie responsable durant plusieurs années. Les Lillois consacrent beaucoup d’intérêt au vert et au naturel. La préfecture du Nord et chef-lieu de la région Nord-Pas-de-Calais compte ainsi des jardins parmi les plus connus en France. Il y a cet autre Bois de Boulogne, large de 70 hectares, qui longe les berges du canal de la Haute-Deûle. De l’autre côté de la passerelle, le Jardin Vauban offre une étonnante variété de fleurs, d’essences et d’arbres fruitiers. Près d’Euralille, le Parc Matisse se distingue par une forêt inaccessible de 2,5 hectares et des jardins aménagés au creux des fossés d’anciennes fortifications. Difficile également de ne pas s’arrêter pour admirer le Jardin des Géants ou le Parc des Dondaines, avec son hôtel de luxe et son casino. Des réserves naturelles au Nord, au Jardin des plantes au sud, en passant par un Jardin écologique dans la vieille ville, le végétal est à Lille bien plus qu’une préoccupation… C’est un art de vivre.
Bordeaux, des vignobles à la biodiversité
Surnommée la Belle endormie, Bordeaux présente un patrimoine bâti et naturel tellement riche qu’une grande partie de la ville est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Avec 150 hectares de sites sauvegardés, la perle d’Aquitaine est l’une des meilleures élèves du pays en matière de politique environnementale. Parmi les points forts : la construction d’éco-quartiers, l’investissement dans les énergies renouvelables, la récupération des eaux de pluie et l’utilisation contrôlée des produits chimiques au sein des espaces verts urbains. Parmi ces derniers, le Jardin public, créé en 1746 dans le centre-ville, mesure plus de 10 hectares. Sur la rive droite, le Jardin botanique abrite quant à lui une diversité quasi didactique d’espèces végétales. Bordeaux est enfin, pour beaucoup, la capitale mondiale du vin. Un vignoble prestigieux qui s’étend sur cinq régions et hébergent des terroirs célèbres, Sauternes, Pomerol, Saint-Emilion et Pauillac en tête.
Lyon, Capitale des roses
Lyon est une rare ville au monde à pouvoir se vanter de posséder un patrimoine historique, architectural, gastronomique et culturel des plus remarquables. C’est officiellement la capitale des Gaules, de la soie, de la Résistance ou de la gastronomie, mais aussi du cinéma et de l’imprimerie. On l’appelle encore la Capitale des roses. Malgré une forte densité urbaine, la troisième ville de France offre un cadre de vie exceptionnel grâce à la richesse de ses espaces verts et de son arrière-pays, heureux compromis entre une cité de grande envergure et la nature. Au détour des 427 hectares d’un site historique classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, Lyon respire grâce à de nombreux poumons urbains. Le célèbre Parc de la Tête d’or, classé jardin remarquable, est tout simplement le plus grand de France. Du Rhône à la Saône en traversant la Presqu’île, les parcs des hauteurs ou de Gerland rivalisent d’air et d’espace avec les jardins des plantes, Rosa Mir ou du Rosaire. Dans la proche périphérie, le grand parc de Parilly héberge une véritable arche d’espèces animales protégées quand celui de Miribel-Jonage prétend au titre du plus grand parc périurbain du pays.
Montpellier : il y a le vert, le soleil et la mer
Si Montpellier compte près de 20% des sites naturels et historiques du département de l’Hérault, elle est surtout réputée pour ses vignes avoisinantes et un très fort potentiel viticole qui fait de la ville un emblème des vignobles du Languedoc. Avec plus de 130 hectares de terres agricoles réservées à la vigne au sein de son territoire communal, difficile de découvrir Montpellier sans s’offrir une visite des exploitations viticoles dont nombreuses jouissent aujourd’hui d’une réelle notoriété. De Flaugergues et son illustre château à Montaubérou, Valédeau, Petit Grès ou Mas-Nouguier, les excursions en pic Saint-Loup à la recherche de quelques Grès ne manquent pas de curiosités. Une nature haute en couleurs ou le vert semble avoir trouvé l’accord parfait avec le bleu de la mer, le jaune solaire et le rouge vinifère. La ville profite de plus d’un climat généreux que les Montpelliérains ont su apprivoiser pour réduire considérablement leur facture énergétique. D’un réseau urbain de chauffage et de climatisation élaboré à des campagnes de thermographie aérienne significatives, l’agglomération se démarque encore par sa politique menée en matière de tri sélectif avec quatre centres de collecte des déchets et sa forte incitation au compostage individuel.
Strasbourg : la fierté du patrimoine naturel
Comme Genève ou New York, Strasbourg peut se vanter d’accueillir de nombreuses organisations internationales sans pour autant être la capitale d’un pays. N’en déplaise à Paris, ce symbole de la réconciliation franco-allemande à l’histoire aussi riche que tourmentée est le siège du Conseil de l’Europe, du Parlement européen, de la Cour européenne ou du Palais des droits de l’homme. Dans sa politique environnementale aussi, Strasbourg aspire à l’excellence en restaurant constamment son écosystème. Quoi de plus naturel d’ailleurs puisque la ville est bâtie en partie sur la luxuriante forêt rhénane, qui abritait autrefois une faune et une flore riches et diversifiées, dont les forêts du Neuhof et de la Robertsau sont aujourd’hui les dignes héritières. Intra-muros, la ville affiche le très beau score de plus de 300 hectares de parcs et jardins. Il y a le parc de l’Orangerie et son célèbre pavillon édifié en l’honneur de l’impératrice Joséphine. Le jardin botanique, créé au début du XVIIe siècle, regroupe aujourd’hui plus de 6 000 espèces. Le parc de la Citadelle trône quant à lui sur les vestiges de Vauban. Un voyage au pays du végétal qui serait incomplet sans la visite du parc de Contades ou celui du château de Pourtalès, ainsi que des espaces verts frontaliers, comme le jardin des deux rives. Les Strasbourgeois peuvent être fiers de leur patrimoine naturel et de leurs efforts en matière d’environnement : la ville a été récompensée à maintes reprises au palmarès du concours des villes et villages fleuris.
Marseille, une ville avec vue
Avec une façade maritime d’une soixantaine de kilomètres, Marseille est la plus ancienne et la plus importante cité portuaire de France. Ses sites les plus prisés sont donc tout naturellement tournés vers la mer. A commencer par ses célèbres calanques, qui attirent chaque année un million de visiteurs. Les quatre îles de l’archipel du Frioul et son remarquable Château d’If comptent parmi ce patrimoine naturel exceptionnel, avec le massif de Saint-Cyr et les plages du Prado. Le massif de Martseilleveyre, qui offre une vue incomparable sur la rade de la ville, abrite un écosystème propre où plus de 80 espèces végétales sont protégées. Marseille possède également de nombreux espaces verts, dont la très sauvage campagne Pastré et sa végétation méditerranéenne. Au détour des rues accidentées, quelques parcs et jardins ponctuent les trois zones, huit groupes, 16 arrondissements et 111 quartiers qui composent la deuxième plus grande ville de France. Parmi les plus visités, le parc du 26e Centenaire, classé « jardin remarquable », a la particularité de se décliner sous quatre thématiques : africaine, asiatique, orientale et provençale. Plus vaste et plus ancien, le parc Borély, situé à proximité des plages du Prado, offre des jardins botanique, anglais, chinois, à la française ainsi qu’une roseraie. Cette visite végétale serait toutefois incomplète sans un passage au jardin des Vestiges, dans le Centre Bourse, qui est classé au titre des monuments historiques. Car à Marseille, les stigmates de l’exubérance et des richesses antiques sont omniprésentes, jusque dans le tempérament turbulent de ses habitants.
Toulouse, la cité des violettes
La « cité des violettes » entretient depuis toujours une relation privilégiée avec le monde végétal. Platanes, peupliers, tilleuls, cèdres, micocouliers, pins parasols et plantes à massifs se comptent par milliers le long des avenues, au bord des allées ou des célèbres voies d’eau que sont la Garonne et le canal du Midi. Maintes fois récompensée pour la qualité de son fleurissement, Toulouse offre un cadre de vie exceptionnel grâce à ses nombreux parcs et espaces verts, dont le plus ancien, le jardin royal, a été aménagé en 1754. De la richesse du jardin des plantes au spectaculaire « grand rond », sans oublier le jardin japonais du quartier d’affaires de Compans-Caffarelli, on comprend bien pourquoi la ville connaît l’une des plus fortes croissances démographiques de France, voire d’Europe. Enfin, la ville « rose » affiche bien sûr sa couleur autant que sa fleur, même si le lys imprègne aussi son emblème.
Nantes, l’autre pays du muguet
En matière végétale, les Nantais sont des amateurs avertis. La ville, qui dispose d’une centaine de parcs et jardins couvrant environ 215 hectares, réserve un sixième de sa surface au Service des Espaces Verts et de l’Environnement (SEVE) et a été primée à de nombreuses reprises. En 2006 et 2007, elle a même obtenu quatre fleurs avec la distinction Grand Prix au palmarès du concours des villes et villages fleuris. A ce moment-là, quelque 100 000 arbres étaient répertoriés sur le territoire de la commune, dont plus de 400 espèces dites « remarquables ». Le Jardin des plantes, ou Jardin botanique, créé au début du XIXe siècle, est certainement l’un des plus représentatifs de cette richesse végétale. Ici, des collections exceptionnelles d’épiphytes côtoient de superbes cactées et autres succulentes au milieu des cascades et des plans d’eau. Du côté du parc de Procé, on pourra admirer l’un des plus vieux tulipiers de Virginie de France, mais aussi des rhododendrons, des magnolias et quantité de bruyères. Il y a encore le Jardin japonais de l’île de Versailles, avec ses bambous et ses cerisiers du Japon. Le Parc floral de la Beaujoire abrite l’une des plus grandes fontaines d’Europe. Quant à la Petite Amazonie, ce fut le seul site classé Natura 2000 en milieu urbain. La région nantaise est aussi l’autre pays du muguet. Leader européen sur ce marché, elle représentait à elle seule 90% de la production nationale en 2010.
Paris, des jardins de prestige
Si Paris est saluée dans le monde entier pour sa beauté et son dynamisme, elle rencontre, comme toutes les mégalopoles de la planète, des difficultés environnementales liées à la densité de sa population et de son agitation économique. Malgré de gros efforts réalisés pour réduire le bruit et la pollution atmosphérique, notamment par la création de nombreux parcs et jardins, la place accordée aux espaces verts reste insuffisante, limitant ainsi le développement de la biodiversité. Paris bénéficie toutefois de deux poumons de taille, le bois de Boulogne à l’ouest et le bois de Vincennes à l’est. Et comme la qualité ne dépend pas toujours de la quantité, les quelques jardins qui respirent au cœur de la ville méritent le détour. Sur la rive droite, le célèbre jardin des Tuileries a été créé au XVIe siècle. Sur la rive gauche, le jardin du Luxembourg date du siècle suivant. Impossible également de ne pas visiter le jardin des plantes, qui est tout bonnement le premier jardin public aménagé au sein de la capitale. Plus récemment, les parcs de la Villette, de Bercy, de Belleville ou les jardins d’Eole ont vu le jour sur d’anciennes zones d’activités désaffectées. Tous ont été conçus à l’image de la ville et de ses sites exceptionnels. A Paris, capitale mondiale des salons et conférences, du luxe et de la mode, il y a les Champs-Elysées, le Louvre, la tour Eiffel, mais aussi un choix unique de musées, théâtres, cinémas, opéras et autres lieus étoilés.
Nice, ville verte de Méditerranée
Saint-Pierre-de-Féric, Pessicart, Saint-Antoine-de-Ginestière, Magnan, La Madeleine, Gairaut, Bellet, le Piol… Autrefois, les nombreuses collines qui entourent Nice étaient réservées à la culture des oliviers, des figuiers ou des amandiers, mais aussi des légumes et surtout des fleurs, notamment les œillets. Puis la nature a laissé place à l’urbanisation. Cela n’empêche pas aujourd’hui les Niçois de prétendre à s’oxygéner au sein d’espaces verts urbains, même si certains, comme le jardin public de la colline du Château, doit à l’Histoire un certain manque de cohérence. Avec plus de 300 hectares de parcs et jardins, Nice prétend au titre de « ville verte de la Méditerranée ». Du parc Chambrun au Cap de Nice en passant par le jardin botanique ou celui du Monastère, impossible de ne pas apprécier la ville sans traverser la fameuse place Masséna que le jardin Albert Ier relie à la mer. A Nice, la végétation borde fièrement la Méditerranée, comme le square Vigier, à la sortie du port.