La notoriété de Jean-Louis Amice a depuis longtemps dépassé les frontières du sud de la France. Du titre de Meilleur ouvrier de France aux médailles décrochées dans les compétitions internationales, cet artisan de Montélimar est encore le fleuriste des stars comme Madonna. Rencontre avec un artiste passionné et précurseur des nouvelles tendances de l’art floral.
« Toutes les couleurs sont belles. Cela dépend comment nous les utilisons ! » Comme pour la matière, ce sont des « passages », confie Jean-Louis Amice. « Du bois, du papier ou de la ficelle, je choisis un nouveau matériau et le travaille jusqu’au bout. » Une œuvre que ce fleuriste de Montélimar construit dans la « sobriété » et en rapport étroit avec « les éléments de la nature ».
Un disciple du Land Art
Une passion qui l’a ainsi conduit, outre le titre de champion de France en 1993 et celui de Meilleur ouvrier de France en 2000, à s’illustrer en matière de Land Art. Cette discipline, née à la fin des années 60, consiste à utiliser le cadre et les outils mêmes de la nature pour créer des œuvres qui s’intègrent dans leur élément, désormais soumises à l’érosion naturelle.
Au fil des compétitions, de la Suisse au Québec en passant par l’Italie et la Suède, Jean-Louis Amice s’est imposé en maître, remportant de nombreux titres internationaux. Un talent qui trouve naturellement sa place au sein du Groupe d’art floral Interflora, car résolument tourné vers l’avenir : « Je fais partie de ces gens qui cherchent sans cesse de nouvelles pistes et de nouvelles tendances afin de faire évoluer l’art floral ».
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« Créatif et libre de m’exprimer »
– Qui a inspiré votre vocation ?
Ma mère m’a montré la beauté et la qualité des végétaux. Après mon service militaire, elle m’a appris les bases du métier dans son magasin de fleurs. Plus tard, ma formation à Paris fut une révélation : ce métier était bien plus créatif que je ne l’imaginais.
– Quelle est la plus grande star pour laquelle vous avez composé ?
Il y en a eu plusieurs, notamment à l’époque où je travaillais sur Cannes. Mais réaliser un bouquet pour la chanteuse Madonna a certainement été le moment le plus fort.
– Quel est le souvenir le plus insolite de votre carrière ?
Lors d’un séjour au Maroc, j’ai dû réaliser la décoration florale d’un… chameau ! Un grand moment car ce dernier était plutôt remuant et pas du tout coopératif !
– Quel conseil donneriez-vous à la jeune génération de fleuristes ?
De faire les bons choix ! Car il existe deux sortes de fleuristes : celui qui fait des études de commerce et de gestion pour revendre des « produits » tout faits ; et le passionné qui doit se former et innover afin de savoir répondre à sa clientèle.
– C’est la définition de votre passion ?
Etre fleuriste prend beaucoup de temps mais c’est un métier qui nous invite à connaître un peu mieux notre monde et dame nature. Il faut rester créatif et libre de s’exprimer, sans pression commerciale.
© Richard Baron (portrait) & Matthieu Langrand (créations)
cette composition est tres belle bravo au fleuriste