Du deuil normal au deuil pathologique : symptômes, causes et traitements

Etre confronté à la mort est toujours source de traumatisme, à des degrés divers. C’est une expérience tout à fait hors-norme, qu’il s’agisse de la perte d’un collègue, d’un ami ou d’un parent, et parfois même d’un inconnu (dans certaines catastrophes naturelles ou de transports collectifs par exemple). En effet, la disparition d’une personne, et a fortiori d’un être cher, renvoie chacun à sa propre finitude et pose des questions existentielles qui ne font pas partie, d’habitude, de notre quotidien. Cette rencontre, parfois brutale, avec la mort, provoque dans de nombreux cas une douleur extrême. Il arrive même souvent que cette douleur paraisse tout simplement insurmontable, lors de la disparition d’un enfant par exemple, ou encore d’un père ou d’une mère partis très jeunes. Apprendre à appréhender la disparition, la douleur intense, puis l’absence, fait partie intégrante de la démarche du deuil. Chacun vit ce deuil et le trauma qu’il doit résorber selon son parcours de vie, son histoire personnelle, ses capacités de résistance et de résilience, mais aussi son environnement professionnel, amical et familial. Pourtant, cette réaction normale et essentielle du deuil se mue quelquefois en deuil compliqué voire en deuil dit “pathologique”. Comment comprendre où se situe la frontière où l’on bascule dans ce deuil pathologique ? Est-il possible d’en sortir ? Focus sur un phénomène particulièrement douloureux pour les personnes qui le traversent. 

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Un deuil “normal”, qu’est-ce que c’est ?

Depuis le milieu du XIXe siècle, le monde scientifique s’est beaucoup interrogé pour tenter de mieux cerner ce phénomène à la fois universel et si particulier qu’est le deuil. Entre autre théories importantes, celle du Dr E.Kübler-Ross définit cinq grandes étapes du deuil : le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation. Cette théorie est souvent discutée mais il est surtout essentiel de comprendre que chaque deuil est éminemment personnel. La personne endeuillée pourra réagir de très nombreuses façons différentes, et passer par une, plusieurs ou toutes les étapes décrites ci-dessus selon de nombreux paramètres sociaux et médicaux. Il n’existe donc pas de deuil “standard”, mais on peut en revanche constater l’intensité avec laquelle chaque deuil est vécu. 

Par exemple, il est conseillé de ne pas s’isoler. Conserver un lien avec sa famille, avec son conjoint, retrouver une vie sociale et une activité avec des collègues de travail permet de ne pas laisser le deuil envahir tout l’espace de vie. Il est d’ailleurs tout à fait possible et souhaitable de concilier ce “retour vers les vivants” et le fait d’honorer la mémoire du défunt ou de la défunte. C’est tout le rôle des obsèques bien sûr, mais aussi de rendez-vous réguliers pour lui rendre hommage: la première année est ainsi, très souvent, la plus pénible avec les premières fêtes en l’absence du disparu (son anniversaire, l’anniversaire d’un mariage, Noël, l’anniversaire des enfants, etc…). 

Il n’est donc absolument pas anormal de penser fortement au défunt, d’être relativement absorbé par son souvenir, dans les temps qui suivent le décès. Il n’y a aucune raison de se reprocher d’y penser, d’autant que la personne en deuil ressent parfois une injustice en trompe-l’oeil : les autres survivants retrouvent leur vie et semblent laisser le mort entrer dans l’oubli alors que son deuil reste insupportable à réaliser…Cette réaction est parfaitement compréhensible et fréquente. Cependant, lorsqu’elle prend une intensité particulière et dure dans le temps, on parle parfois de “deuil pathologique”. 

Le deuil pathologique… ou plutôt des pathologies liées au deuil. 

Lorsque le deuil devient obsessionnel, total, omniprésent dans la vie de la personne, on évoque la possibilité de diagnostiquer un deuil pathologique. Les causes en sont tout à fait diverses. Certains patients se sentent extrêmement coupables, par exemple quand ils ont joué un rôle, même mineur ou indirect, dans le décès qui les affectent désormais jour et nuit. C’est le cas notamment de certains accidents de la route ou certains accidents domestiques impliquant des enfants. D’autres personnes ne voient tout simplement pas comment leur vie peut continuer en l’absence du défunt ou de la défunte, considéré(e) comme indispensable à leur existence. Cela survient parfois à propos d’un conjoint passionnément aimé. Phénomène qui se retrouve aussi, d’ailleurs, dans certaines ruptures amoureuses où la séparation aboutit à une forme d’obsession. 

Néanmoins, il est difficile de juger précisément si ce deuil d’une intensité exceptionnelle peut être qualifié de pathologie: certains grands organismes comme l’Organisation Mondiale de la Santé commencent à classifier ce deuil à grande complication comme une maladie à part entière, mais le débat subsiste chez les professionnels de santé et en particulier chez les psychiatres. Certains préfèrent en effet souligner que le deuil pathologique est surtout caractérisé par l’apparition de maladies qui ne seraient pas survenues sans cette cause précise. Ces maladies relèvent de domaines et d’une gravité très variés.

Cela peut relever de la psychiatrie et des pathologies mentales : hallucinations, anxiété, dépression profonde…Mais cela peut malheureusement concerner aussi de nombreuses autres parties du corps : cancers, ulcères, troubles cardiaques et cérébraux. On constate également une hausse corrélée des addictions à l’alcool et aux drogues, mais aussi des comportements alimentaires déséquilibrés comme la boulimie et l’anorexie. Les patients souffrent en général de multi-addictions et d’un cumul dangereux des pathologies. Le travail de deuil ne relève plus seulement de la re-socialisation auprès des amis et de la famille, mais doit faire partie d’un parcours de soins qui conjugue alors (en fonction du diagnostic des professionnels de santé) les traitements médicamenteux et la prise en charge psychologique, n’hésitez pas à vous tourner vers votre médecin traitant qui vous ré-orientera vers un psychologue qui saura vous apporter son soutien, ou vous tourner vers des associations compétentes.

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